COMMERCIAL MOUTH

Le label Pan de Bill Kouliglas confirme son amour du collage avec le premier album du musicien athénien Jar Moff. Après les délires iconoclastes de JOSEPH HAMMER (I Love You, Please Love Me Too), la pop en boucle de Heatsick (Intersex) ou les re-combinations de Lee Gamble (Dutch Tvashar Plumes), ce nouveau venu chez Pan déploie une forme de cut-up sauvage (tant musicalement que visuellement) qui fait s'entrechoquer des sons et des manières de faire empruntées autant au hiphop qu'à la musique concrète ou aux plunderphonics de pionniers comme Christian Marclay ou John Oswald. Tour à tour empilage étonnant d'éléments hétérogènes ou suite de ruptures audacieuses empilant comme dans une collision en chaine des débris méconnaissables, le disque réduit ses sources sonores à des fragments mutilés, des détritus sonores auxquels il accorde une seconde vie. (BD)