CLAVIER BIEN TEMPERE L.I

Diapason d'Or (janvier 2016) - Choc de Classica février 2016

Il est des interprètes dont la discrétion est à l'égal de la profondeur. Céline Frisch est de ceux-là. Après une version des Variations Goldberg (réf. BB2747), la claveciniste s'attèle à la somme des préludes et fugues du Clavier bien tempéré de Bach. Sur une copie d'un clavecin Silbermann réalisée par Anthony Sidey, Céline Frisch nous offre une interprétation qui s'écoute comme une évidence tant le naturel est ici partout présent. Comme toujours lorsqu'il est question de cette oeuvre d'essence abstraite, j'en déconseille l'écoute suivie pour privilégier la dégustation à petite dose. Bach, au travers de 24 préludes et autant de fugues, explore les différentes ressources d'un accord du clavier, le tempérament, permettant de parcourir tout l'éventail des 12 tonalités sans devoir effectuer de nouveaux réglages entre chaque changement de ton. Le procédé était neuf et quasi révolutionnaire pour l'époque. L'oeuvre de Bach n'est pas moins révolutionnaire que l'innovation technique qui l'a inspirée. Sans tomber dans la routine de la répétition inhérente à la similitude de forme, Céline Frisch partage

avec son auditoire ces 24 moments musicaux, renouvelant à chaque paire de plages, le miracle d'imagination qui leur a donné le jour.