CANTATES ET MUSIQUE SACRÉE

Palazzetto Bru Zane consacre le volume 6 de sa collection Prix de Rome aux différents concours présentés par Charles Gounod pour remporter le prestigieux prix et devenir ainsi pensionnaire de la Villa Médicis.

C'est à l'âge de 19 ans après ses études au Conservatoire de Paris que Gounod présente sa première cantate. Marie Stuart et Rizzio est basé sur un livret de Léon Halévy inspiré par l'Angleterre et le style gothique à la Walter Scott qui fit florès en France pendant la période romantique. Le compositeur exploite les aspects dramatiques de l'intrigue dans un style opératique italianisant et remporte un second prix. En 1838, un an plus tard, Gounod présente La Vendetta, une sombre histoire de vengeance se passant en Corse. Malgré de beaux effets montrant le talent du jeune homme, ce fut un échec. Enfin en 1839, Gounod présente Fernand, une cantate à trois personnages d'une durée étendue et dont l'action se situe en Espagne. Tirant les leçons de ses précédents concours, le compositeur coule sa cantate dans le moule académique sans renoncer pour autant à un langage italianisant calqué sur celui de Donizetti. Le samedi 5 octobre 1839, Gounod reçoit le premier grand prix et son billet pour Rome. Il y restera 2 ans, de décembre 1839 à mai 1842, l'occasion pour lui de découvrir la musique de Palestrina. En 1841, il rédige la Messe de Saint-Louis-des-Français pour la paroisse romaine portant le même nom. A l'issue de son séjour romain, Gounod passe un an à Vienne où il arrive en juillet 1842. Pour répondre au contrat passé avec la Villa Médicis, il poursuit la composition d'oeuvres religieuses : le motet Christus factus est, un requiem, la messe vocale et l'Hymne sacrée datent de 1843. En novembre 1843, Gounod revient en France après un passage à Leipzig pour rencontrer Mendelssohn.

Hervé Niquet et son équipe permet de découvrir les prémices d'une oeuvres contenant à la fois une musique religieuse très inspirée et des opéras romantiques à la musique passionnée.