CANTATAS ET SONATAS

La musique de Dietrich Buxtehude représente l'aboutissement du "stylus phantasticus", un style issu de la musique italienne et importée en Allemagne vers les années 1620. Par ailleurs, l'instrumentation, même indiquée dans la partition, n'était pas une indication absolue au 17° siècle. L'usage demandait que l'on fasse preuve de pragmatisme et qu'on l'adapte aux circonstances: les cordes, par exemple, avaient la faveur dans une réunion amicale. Mais la présence importante du cornet à bouquin, de la saqueboute et du "fagotto" dans le répertoire tant vocal qu'instrumental laisse supposer un usage courant de ces instruments dans la musique allemande. Cornetti, tromboni et fagotti sont mentionnés dans les manuscrits de Buxtehude. S'inspirant d'un recueil de sonates de Matthias Weckmann, grand ami de Buxtehude, c'est en toute logique que William Dongois inclut des instruments à vent historiques comme le trombone baroque, la douçaine ou bien le cornet dans l'ensemble instrumental qui accompagne les cantates religieuses. Il se pique au jeu et nous propose deux pièces, une sonate en trio et la cantate "Quemadmodum desirat cervus", dans deux versions différentes. Un ravissement pour l'oreille.