AVE MARIA

Giovanni Giorgi serait originaire de Venise si l'on en croit son propre témoignage qui ne fournit toutefois aucune précision sur la date. Il est attesté, en tout cas, qu'en 1719, il devait occuper le poste de maître de chapelle de la Basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, succédant à Giuseppe Ottavio Pitoni qui venait d'être promu maître de la Chapelle Giulia à la Basilique Saint-Pierre. C'est à Lisbonne en 1725 que l'on retrouve la trace de Giorgi, qui, comme pas mal d'autres compositeurs italiens, fut appelé à la cour du roi du Portugal (Jean V) comme maître de chapelle et compositeur attitré. Si Giorgi devait léguer environ 600 oeuvres, composées à Rome et à Lisbonne où elles survécurent même au tremblement de terre de 1755, il devait rester inexplicablement ignoré jusqu'à ce que Leonardo Garcia Alarcon ne vienne réparer cette injustice en nous faisant découvrir un compositeur remarquable non seulement par la qualité de son savoir-faire mais aussi par la transition stylistique qu'il reflète. Une grande évidence mélodique jointe au traitement polyphonique et à la polychoralité, semble effectivement jeter un pont entre l'exigence de simplicité de la contre-réforme et la primauté à l'intelligibilité mélodique du style galant annonçant le classicisme. Un pressentiment stylistique qu'Alarcon, par ailleurs,saura rendre palpable au moyen d'une couleur instrumentale ajoutée, ne craignant pas de compléter certaines pièces vocales et de même de transposer pour ensemble instrumental une partie de l'offertoire " In Omnem Terram ". JL

Choc Classica en juillet 2011.