ARE WE THERE

L'Américaine semble bien prendre une option décisive dans le paysage indie-pop (pré) grand-public avec un troisième disque long en bouche, investi d'une force tranquille qui rappellera à d'aucuns la gravité sensuelle et le toucher pianistique caractéristiques de la Fiona Apple de la fin du siècle dernier. Une douzaine de chansons drapées dans la mélancolie, ouvragées et orchestrées avec soin (Sharon s'est chargée de la production toute seule), mais d'un accès moins austère que celles de ses deux oeuvres précédentes. Cette petite soeur de coeur des compatriotes de The National a trouvé le point d'équilibre entre thérapie sentimentale (" You Love Is Killing Me ") est une histoire de séparation écrite noir sur blanc), sa juste traduction émotionnelle et musicale, et un goût toujours plus affirmé des agencements mélodiques denses et variés. (YH)

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