AILLEURS SERA DEMAIN

La couvaison de cet Ailleurs aura duré quatre ans. Quatre comme quatrième, marqué par une équipe musicale modifiée, des sonorités moins percussives et des vibrations manouches portées par le groupe Gadjologie. Alors que Nouvelles de Mars [Coeur Chorus 53, p. 43] faisait sens à l'étrange étranger, Robinson et son épouse Adaëlle (Fabienne Robert) resserrent leur réflexion à l'intérieur du territoire, mieux : de la sphère fa-miliale, visant parfois des oreilles rajeunies. Ensemble ils manient toujours le raffinement poétique, mariant douceur et trouble dans Le Caporal, jouant sur le discours ambiant (réalisme ou désenchantement ?) dans Faut pas rêver. Si Oh un oeuf (en duo avec Henri Dès) agit comme une comptine, le Petit Soulier rappelle une fable et Ça mérite un bisou agit tel un bonbon fondant ; d'autres titres illustrant l'humanité en mouvement (Australopithèque, Train volant, Le Cirque) ou en panne (Bonjour) et sondant les contours d'un nouveau millénaire (En l'an 3000). Reflet d'époque. (Marie-Agnès Boquien - CHORUS)