180 BEATS PER MINUTE (+ MENDELSSOHN)

Jörg Widmann a composé 180 beats per minute en 1993, peu après avoir quitté l'école. Inspirée par la musique techno, la pièce fait appel à des changements permanents de pulsation et à une impulsion rythmique extrêmement rapide évoluant sur un matériau tonal stable construit en canon à 6 voix passant par tous les instruments, du premier violon au troisième violoncelle. La sensation de variété est donnée par le traitement rythmique et la somme de toutes les parties de la pièce. L'effet est des plus jouissifs. La Fantaisie pour clarinette seule écrite la même année, porte l'influence du Dialogue de l'ombre double de Pierre Boulez. Prenant les allures d'une improvisation notée, cette fantaisie pour instrument monodique donne l'illusion d'une polyphonie grâce à son écriture virtuose et agile. La confrontation de ces deux pièces de Jörg Widmann avec l'ouverture Les Hébrides et la Troisième Symphonie de Mendelssonh provoque un effet saisissant. Le compositeur allemand, élève de Hans Werner Henze, Heiner Goebbels et Wolfgang Rihm, dirige l'Irish Chamber Orchestra de main de maitre.