Homo Balkanicus

L’investigation ethnographique,  en imposant à l'ethnologue une expérience distanciée par rapport à son quotidien, invite à mettre en question son propre modèle de société. Ainsi, l’expérience historique de ce que Marianne Mesnil dénomme  Homo balkanicus  permet d'interroger un modèle  de "vivre ensemble" qui fut propre à des régions situées au  carrefour d’empires, de langues, de religions. Dans le contexte sociétal où nous nous trouvons aujourd'hui, un tel modèle  peut susciter une nouvelle réflexion concernant ce que fut cet Homo balkanicus, entre réalité  d'hier et utopie de demain.

Par ailleurs, les figures construites autour des paysans roumains qu’analyse Séverine Lagneaux font entrevoir les usages passés et actuels de ce personnage emblématique. Elles questionnent les projets contemporains de développement rural déployé dans les campagnes post-soviétiques dites en transition et le vécu quotidien au cœur des petites exploitations agricoles semi-autarciques.

Séverine Lagneaux est docteur en anthropologie et chargée de recherche au FNRS et à l’UCL.
Elle mène actuellement des études sur les relations hommes-animaux dans des milieux techniques
diversifiés, principalement des élevages en Roumanie, France et Belgique.

Marianne Mesnil a reçu une formation d’ethno-anthropologue à l’Université Libre de Bruxelles. Elle est spécialisée dans l’étude de la Roumanie où elle s’est rendue pour la première fois comme étudiante, en 1967. Elle a ensuite fait de nombreux séjours sur le terrain durant toute la période marquée par le régime de Ceauceşcu. Elle est aujourd’hui professeur honoraire de l’ULB où elle a enseigné l’anthropologie de l’Europe.